► J'ai perdu ma soeur jumelle, Sixtine, à l'âge de 18 ans, dans un accident de la route à Los Angeles, pas loin de chez nous. Lors d'une sortie en boîte de nuit, Noam, mon grand frère, était responsable de nous, et c'est lui qui devait nous ramener. Mais ce soir là, Jonas avait trop bu... et le drame qui devait arriver arriva. Notre voiture percuta de plein fouet un platane, à la sortie d'un virage, du côté passager, où se trouvait Sixtine. Le verdict fut sans appel... son coeur avait arrêté de battre, sur le coup. Ce soir là, j'ai perdu ma moitié. Celle que j'déconsidérais comme ma vie.

► Je me suis fait tatouée Sixte, le prénom de ma soeur jumelle, sur une côte du côté droit, en dessous de ma poitrine. Ce tatouage est un hommage, et j'en suis très fière. Par ailleurs, sur le poignet, je me suis tatouée le chiffre 27. Parce que nous sommes nées un 27, et que Sixtine nous a quitté un 27 aussi. Peu de personnes connaissent la signification de ce tatouage, et ils n'ont pas besoin de savoir.

► J'ai quitté ma vie, du jour au lendemain, en changeant de ville, sans prévenir personne. Cela fait maintenant 7 ans que je suis partie. J'ai finalement donné des nouvelles à mes parents, mais je les ai interdit de dire quoi que ce soit à Jonas. Depuis la mort de Sixtine, je ne lui adresse plus la parole. Pour moi, il n'est rien, il n'existe plus.

► Depuis toute petite, je rêve de devenir une grande journaliste renommée, dont on entendrait parler au niveau international. Mais pour le moment, je ne suis qu'une amatrice radio, chargée de l'émission "coup de coeur, coup de gueule", dans le but d'aider les internautes avec leurs problèmes quotidiens, que ce soit de coeur, ou de travail. J'aime me sentir utile dans la vie des gens. Et de savoir, que peut être, grâce à mon émission, je peux redonner le sourire à quelqu'un, ça me réchauffe le coeur & ça me fait du bien.

► Je me suis mariée à Vancouver, il y a quelques mois, pendant les vacances de Noël. Le mariage parfait dont j'avais toujours rêvé. Avec le mari parfait aussi, faut bien l'avouer. Et pourtant...

Ma naissance ? Comment voulez-vous que j'vous raconte quelque chose dont je ne suis pas en mesure de me souvenir ? Vous êtes pathétiques m'enfin... si vous y tenez, j'peux toujours essayer. Lorsque je fus mis au monde, je suis ne suis pas arrivée toute seule. En effet, ce jour là, Elisabeth Roseburry, accompagné de son mari John Roseburry et d'un petit brun âgé d'à peine 1 an appelé Jonas, mettait au monde des jumelles. Moi-même, Cassiopeia Alyx Roseburry, et ma moitié, Sixtine Roseburry. Il parait que, de nos jours, beaucoup d'entre nous rêvent d'avoir un jumeau, ou une jumelle. Pourtant, moi, à ce moment là, je ne savais pas encore ce que ça voulait dire... mais je m'en suis rendue compte très vite. Avoir une jumelle, c'est avoir une moitié. Avoir une partie de soi dans un autre corps. Une partie qui nous est indissociable, et qui ne peut guère rester trop longtemps loin de nous. C'est donc aux côtés de Sixtine que j'ai passé toute mon enfance. Inséparables depuis le berceau, nombreux sont ceux qui nous jalousaient à l'école. Les jumelles Roseburry, de Los Angeles, vous connaissez pas ? Et bien, je vous annonce que vous avez très certainement ratés votre vie. Une enfance parfaite, comme toutes les filles de mon âge pouvait rêver. Une famille parfaite, avec des parents merveilleux et toujours aux petits soins pour nous. Et, pour couronner le tout, un grand frère modèle et exemplaire. Jonas. Celui à qui j'ai toujours voulu ressembler. Mon exemple. Sans oublier, Cook, notre labrador. Vous voyez... la parfaite petite famille américaine, comme on peut voir dans les films. Qui aurait pu croire qu'une famille aussi soudée et unie que la famille Roseburry allait, du jour au lendemain, partir en fumée ? Tous nos voisins, et nos connaissances vous auraient dit que vous rêvez, qu'une chose pareille ne pouvait absolument pas être envisageable. Ni même possible. Et pourtant...

Le conte de fée n'aura duré que 18 petites années. La famille Roseburry fut frappé d'un véritable drame... J'ai même encore du mal à en parler, j'en ai les larmes aux yeux. Alors qu'on sortait en boite de nuit, pour fêter l'anniversaire de Jonas... putain ! C'est lui qui devait nous ramener, c'est lui qui était responsable de nous. Maman lui avait bien dit de faire attention. Mais merde, pourquoi il l'a pas écouté putain ? Pourtant la soirée avait bien commencé. On avait dansé comme des petits fous jusqu'à 4h du matin, et on avait bu aussi... Jonas aussi. Beaucoup trop d'ailleurs. Mais ce dernier ne voulait pas qu'un mec rencontré un peu plus tôt dans la soirée nous ramène. Il tenait à ce que ça soit lui qui s'occupe de nous. Ce soir là, je l'ai supplié. Je lui ai dit qu'il n'était pas en mesure de nous ramener. Il a jamais voulu m'écouter, n'en faisant qu'à sa tête, pour changer. Cette fois, son caprice aura eu des conséquences, d'horribles conséquences. Alors qu'on prenait la route pour rentrer chez nous, notre voiture percuta de plein fouet un platane, dans un virage, du côté passager où se trouvait Sixtine, à moitié endormie contre la vitre. Le choc fut extrêmement violent, et le résultat sans appel... le coeur de Sixtine cessa immédiatement de battre. Jamais, ô grand jamais, je ne pourrais oublier ces terribles images. La voir défigurée et recouverte de sang... c'était intenable. Et, pourtant, mon seul réflexe fut de me jeter sur elle, de la serrer fort contre moi et de lui crier de ne pas me quitter. J'avais qu'une envie, m'arracher le coeur, et lui donner. Je voulais lui donner ma vie, pour qu'elle respire encore et toujours. De moi, j'en avais rien à foutre. Je ne vivais que pour elle. Cette nuit là, j'avais perdu ma moitié. Mon double. Ma vie. Une partie de moi était partie avec elle. « Quelqu'un a dit que la mort n'était pas la plus grosse perte dans la vie. La plus grosse perte, c'est ce qui meurt en nous quand on vit... Comment quelqu'un peut quitter ce monde en un clin d'œil et être parti pour toujours. C'est trop énorme pour y penser. C'est trop dur. Et ensuite on est censé continuer, c'est ça ? Dans le genre "faut vivre avec...". Enfin, on est censé être triste tant que les fleurs sont belles et ensuite on recommence à raconter des blagues et on se souvient du bon vieux temps. Je n'ai pas de blague à raconter. En fait, j'espère ne plus entendre une seule blague de ma vie. » Ma haine, ma colère, ma tristesse... se déversa sur Jonas. Je m'étais jetée sur lui, et je lui criais dessus de toutes mes forces, au point d'en perdre la voix. C'était de sa faute si Sixtine était morte. De sa faute & uniquement de sa faute. Pourquoi avait-il insisté pour prendre le volant alors qu'il avait trop bu, mais putain, quel con ! Je ne pourrais jamais lui pardonner... JAMAIS ! C'est lui qui aurait du crever à sa place ! Sixtine n'y était pour rien. Si seulement je pouvais revenir en arrière... Mais si seulement putain...

Nouvelle vie, nouveau départ. Los Angeles, c'est terminé pour moi. Je décida, sur un coup de tête, de partir vivre à l'autre bout des États Unis. Saint Louis. Je ne sais pas pourquoi j'avais choisi cette ville. A vrai dire, j'ai choisi au hasard, mais on s'en fout. Ça m'était égal, tant que je me retrouve à des centaines de kilomètres de ce connard de Noam, que je ne considérais plus comme mon grand frère au passage. Pour moi, il n'était plus rien. Il n'existait plus. Il était morte pour moi. Sans prévenir personne, je quittais ma vie à Los Angeles. Je n'avais même pas pris la peine de dire au revoir à mes parents. Mais, morte d’inquiétude, ma mère avait failli contacter la police. Quelques jours plus tard, à peine arrivée dans mon nouveau chez-moi, je l'appela pour la prévenir. Déçue, et à la fois compréhensive, dans le fond, elle savait pourquoi je faisais ça... je voulais me reconstruire. Et de toute façon, Los Angeles me rappela trop de souvenirs. Je ne pouvais plus y rester. C'est donc à seulement 18 ans que je me suis retrouvée seule au monde, dans une ville que je ne connaissais pas, et où je ne connaissais personne. Mais fuck, c'était mieux comme ça. Depuis la mort de Sixtine, je n'ai plus jamais adressé la parole à Noam. Et j'ai même interdit mes parents de lui dire où j'étais partie. C'était mieux pour tout le monde. Il fallait vraiment que je coupe les liens avec mon ancienne vie, avec mon passé. Même si, jamais, je ne pourrais oublier. Sixtine restera gravée à jamais dans mon coeur, dans ma mémoire. Et si je continue de vivre aujourd'hui, c'est pour lui rendre un hommage... et je sais que c'est ce qu'elle souhaiterait. Pour rien au monde, elle souhaiterait me voir triste.

Seulement deux ans après mon arrivée à Saint Louis, je fis la connaissance de Neilan. Ça fait maintenant 5 ans que nous sommes ensemble. Il parait que, nous deux, nous représentons l'incarnation parfaite du couple idéal. Dans notre histoire, rien ne semble écrit mais tout sonne déjà comme une évidence. Le coup de foudre à l'état pur, l'Amour avec un grand A. Oui, je suis amoureuse. De l'homme le plus parfait dont j'ai toujours rêvé. L'homme de ma vie. C'est peut être stupide de dire ça, mais c'est vrai, je suis consciente que c'est l'homme qu'il me faut. Celui dont j'ai besoin, et qui serait capable de me rendre heureuse jusqu'à la fin de mes jours. Malgré notre amour enflammé et terriblement intense, on a toujours voulu prendre notre temps. Pour ne pas tout gâcher. Pour ne pas sauter des étapes. Premier baiser. Première nuit. Et 5 ans après, notre amour est toujours aussi intense. Plus le temps passe, et plus j'ai l'impression que mon amour pour Neilan grandit. Si c'est encore possible... Notre complicité en fait jalouser plus d'un. De nombreux couples aimeraient nous ressembler, prétextant que nous avons beaucoup de chance. Mais, au final, qu'avons-nous de plus que les autres ? Je n'ai jamais compris. Mais, il parait, que nous sommes différents. En tout cas, c'est grâce à lui que j'ai pu me relever. Reprendre le dessus sur ma vie. Il a su me redonner le sourire. Je n'oublie pas pour autant, mais j'ai enfin compris qu'il fallait que je profite de la vie. Pour elle, pour qu'elle soit fière de moi de là où elle est. Neilan me comble vraiment de bonheur. Il est parfait. Je réalise la chance que j'ai de l'avoir comme chéri...

Le plus beau jour de ma vie. Mon mariage. Après 5 ans d'amour passionnée, mon chéri m'a demandé en mariage. Sa demande était juste parfaite. Sur la plage de Vancouver, en vacances, pendant l'été. Il avait tout prévu, puisque le mariage eu lieu quelques jours après seulement. Il a tout organisé de A à Z. Quand je vous dit qu'il est vraiment parfait... Mon mariage le fut aussi. Mais vraiment. Neilan a réalisé mon rêve ; avoir un mariage de vrai princesse, celui dont toutes les filles rêvent. Et moi, avec tout ça, j'avais le prince charmant de mes rêves. Le mari parfait. Et pourtant... c'est le jour de mon mariage qu'il se passa quelque chose d'incontrôlable. Neilan me présenta sa cousine, Echo, venue directement d'Australie pour assister au mariage de son cousin. La relation Neilan/Echo a toujours été un peu compliquée... faut dire qu'il y a eu des histoires dans la famille à cause de Echo, et son orientation sexuelle. Neilan m'en a beaucoup parlé, mais je n'avais jamais encore eu la chance de mettre un visage sur son prénom. Et qui dit mariage dit forcément famille... et même si Echo n'est pas appréciée dans sa famille, Neilan voulait quand même l'inviter, pour faire bonne figure et surtout pour être poli. Mais il aurait pas du... J'avais la drôle sensation de la connaitre depuis toujours, alors que je venais tout juste de la rencontrer. Et, à vrai dire, en croisant son regard, et en lui parlant, j'ai commencé à ressentir quelque chose d’inhabituel... Quelque chose que je n'avais jamais ressenti auparavant. Quelque chose que je ne pourrais décrire. Quelque chose d'encore plus fort que ce que j'ressentais pour Neilan. Cette femme avait un drôle de pouvoir attractif sur moi, sans même pouvoir l'expliquer. Elle me troublait. Et cette sensation arrive à me bouleverser. J'essaye tant bien que mal de faire comme si de rien n'était, mais depuis que Neilan s'est réconciliée avec sa cousine, et qu'ils se voient plus régulièrement malgré la distance, ça n'arrange évidemment pas les choses. Au contraire, plus le temps passe, et plus je pense à elle... j'ai l'impression que ma passion pour elle ne fait que s'intensifier. Et nous retournons à Vancouver pour passer les vacances en famille grâce au séjour que Neilan nous a gagné. Et, elle sera là.