« Bets, tu viens on va faire la fête ? » La jeune femme ne releva pas les yeux de son bouquin, en réalité, elle n’entendit même pas la phrase de sa sœur, au point que celle-ci dû réitérer sa phrase afin d’attirer son attention. « Non merci » se contenta-t-elle de dire. Sa sœur soupira avant de continuer « Tu sais, le temps passe vite ici. Il est déjà 23 heures ! » « Pas plus vite qu’ailleurs » Alyson leva les yeux au ciel avant de poursuivre une nouvelle fois. « T’as très bien compris ce que je voulais dire et t’as pas intérêt à passer tes soirées avec tes livres alors que t’es censée en profiter pour t’amuser et te détendre. Si jamais tu changes d’avis, je serais au bar de la résidence. » Betsy regarda alors sa sœur quitter sa chambre, et entendit la porte de l’entrée du chalet se refermer. Alyson n’avait pas tord en fin de compte. Elle devait s’amuser. Mais pas ce soir. En cet instant, elle préférait se replonger dans un de ses livres fétiches – après ceux de Reaver Westfiel, alias Téo – à savoir PS : i love you, de Cecelia Ahern. Ce livre la faisait toujours fondre en larme, suite à toutes ces émotions si intenses. En relisant ce livre, elle pensait inévitablement à Matty. Bien sûr, la situation été différente, et pas qu’un peu, mais quand même, elle aussi elle ressentait ce manque, depuis près de cinq ans maintenant. Betsy se replongea d’ailleurs dans sa lecture pendant deux bonnes heures. Pour certains, cela leur aurait probablement suffit pour terminer le livre en question, mais Elizabeth prenait son temps, et savourait. L’arrêt de sa lecture fut provoqué par un surplus de larmes, suite à un passage horriblement triste, qui la faisait toujours fondre et la bouleversait au plus au point. Betsy plaça un marque page à l’intérieur du bouquin et le déposa sur la table avant de finalement se lever, et de faire un tour dans la salle de bain pour se passer de l’eau sur le visage et se remettre de ses émotions. En se regardant dans le miroir, elle se rendit compte que sa sœur avait raison. Elle avait lu et pleuré, se morfondant, se torturant elle-même, alors qu’elle avait l’occasion d’aller profiter de son séjour. Ni d’une ni de deux, elle retourna dans sa chambre, et enfila une tenue plus adéquate pour sortir, et fila une nouvelle fois dans la salle de bain, histoire d’être présentable, pour finalement se rendre au bar où était sa sœur.

Elle y arriva quelques minutes plus tard, et chercha des yeux Alyson. Mais étrangement, elle ne la vit pas. « Génial... » laissa-t-elle échapper. Sa sœur avait dû changer de plan, finalement, sans la prévenir. C’était quand même le comble ça ! Elle était sortie de son petit lit douillet pour venir la retrouver, et pouf, Ally avait disparue. Au fond, ça ne l’étonnait même pas plus que cela. Alyson était de nature extravertie. Elle aimait s’amuser, et encore plus maintenant qu’elle avait deux semaines pour ce faire, sans ses enfants qui lui donnait du fil à retordre. Un bébé, c’est beaucoup, mais deux d’un coup, c’est quelque chose ! Betsy ne lui en voulait pas, en fin de compte. Elle s’installa au bar et commanda un cocktail sans alcool, vu que celui-ci ne lui réussissait pas du tout, et qu’elle n’aimait pas les lendemains de soirées arrosés. La jeune femme regarda autour d’elle, et commença à imaginer une vie à ce type assis à l’autre bout du bar. Il avait l’air malheureux. Aussi l’imagina-t-elle au chômage, et ayant perdu la femme de sa vie, voulant se rassurer à cous de whisky, se demandant ce qu’il allait faire à présent. Puis, il y eut cette adolescente à sa droite, qui batifolait avec un garçon de son âge qui n’avait pas l’air de se plaindre du côté trop entreprenant de la demoiselle. Betsy s’imagina qu’elle devait manquer d’attention chez elle, et qu’elle cherchait par tous les moyens à se faire remarquer, et surtout par son père, qui ne devait pas lui accorder beaucoup d’attention. Celui-ci devait sûrement être un homme d’affaires, toujours occupé à droite à gauche. Elizabeth but une gorgée de son cocktail sans alcool, et chercha des yeux une nouvelle proie, jusqu’à ce qu’une musique attire son attention. Quelqu’un jouait du piano, et c’était beau. Elle n’avait même pas vu ledit piano tout à l’heure, et pour le coup, remercia sa sœur d’être partie. À coup sûr celle-ci l’aurait forcée à en jouer. Une nouvelle gorgée de cocktail, et ses yeux scrutaient déjà l’endroit afin de savoir qui était aussi doué. Finalement, le regard de la demoiselle se posa enfin sur ladite personne, et là, Betsy failli recracher sa boisson d’un seul coup, mais avala rapidement. Elle ne s’était pas attendue à retrouver son idole, ici, à Vancouver, jouait au piano. Et mince ! Comme si cela ne suffisait pas qu’elle écrive divinement bien, il fallait en plus qu’elle soit douée de ses dix doigts, et fasse résonner une mélodieuse musique jusqu’à ses oreilles. Durant le morceau, Betsy resta figée, comme ensorcelée par la beauté de ces notes assemblées les unes aux autres.

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