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Hey ! Je m'appelle Lania, mais on me surnomme souvent Téo. Je parcours le monde depuis déjà 27 ans. D'ailleurs, je suis né(e) le 3 septembre 1984 à Los Angeles (Etats-Unis). Et maintenant je vis à Brisbane (Australie). Mes origines sont américaines. Je suis célibataire et question enfants j'en ai aucun. J'occupe mon temps, oui, en travaillant dur... Je suis romancière. Je suis déjà venue à Vancouver : c'est l'endroit idéal pour moi me ressourcer, pour moi me couper du monde et, surtout, me sentir réellement vivante et inspirée. Un second chez moi qui m'est tout bonnement indispensable et au coeur duquel je pourrais réellement vivre de façon perpétuelle. Je suis absolument fan de Erica Durance, et merci à Tumblr et LiveJournal pour m'avoir passé ces photos. Je fais partie des Thinking of You.

Leurs corps nus demeurent collés l’un à l’autre dans la chaleur de cette passion à peine échangée. Son cœur en bat encore la chamade alors que sa respiration se veut haletante, le souffle court. Vibrant encore de ce plaisir charnel, la main molle de Téo se perd à tâtons sur la table de nuit afin de venir saisir son paquet de cigarettes dont elle vole l’une d’entre elles pour la coincer immédiatement dans ses lèvres. Le cliquetis mécanique du briquet résonne dans ce silence de circonstance, éclairant cet instant de sa flamme virulente pour que l’obscurité reprenne ses droits la seconde d’après. Son amante la regarde d’un bonheur comblé, lui offrant un sourire radieux accompagné d’une lente caresse tout le long de son bras. La romancière n’en tourne pas le regard, n’y apporte aucune attention. Ses yeux se contentent de se fermer alors que son esprit compte une conquête de plus à son actif dans la plus grande des froideurs et des détachements. Oui, le plaisir a été partagé mais l’attachement ne semble s’être manifesté qu’à sens unique. Il n’a pas lieu de parler de coup de foudre, de passion ou d’envie. Téo n’a qu’une fois de plus répondu à un besoin corporel purement et simplement, point à la ligne. Toutefois, encore fallait-il que son autre le comprenne…
Des lors que notre auteure écrasa sa cigarette, elle quitta sa couche tout en venant enfiler sa chemise précédemment abandonnée sur le sol. Sa partenaire était désormais libérée de son incarcération, l’heure était venue pour elle de prendre ses affaires et de quitter ce rêve de plaisir pour rejoindre la froideur de la réalité. Téo ne voulait plus de sexe, Téo ne voulait plus de chair. Non, Téo voulait simplement écrire. Une autre cigarette succéda tout aussi rapidement à la première avant que notre intéressée ne prenne place derrière son petit bureau. Un autre cliquetis accompagna celui du briquet, laissant ainsi filtré la douce lueur faiblarde de la petite lampe reposant sur le meuble. Un cahier s’ouvrit, un cahier laissa défiler plusieurs pages gribouillées par ci et là pour ne laisser place qu’à une page diablement vierge. Ecrire, encore écrire, toujours écrire. N’est écrivain que celui capable de ressentir la pulsion rédactionnelle se manifester à chaque nouvel instant, à chaque nouvelle fin d’un moment jusqu’à ce qu’un autre ne survienne. N’est écrivain que celui qui ressent l’inspiration dans toutes les émotions et les sensations précises d’un instant présent. N’est écrivain que celui qui réagit de la même manière que notre romancière là, en plein cœur de cette nuit battante et pluvieuse.

Est-il honteux, est-il inadmissible et monstrueux de profiter de la peine ressentie par une autre personne afin de sentir la ferveur de la plume devenir vôtre ? Oui, les mots de Téo se mettent à glisser dans une intense ardeur pendant que sa maîtresse vient chercher de la compréhension et une trace de réconfort. Toucher un cœur de granit, toucher un cœur de pierre avec des larmes incapables d’en percer son armure. Désirer atteindre l’inaccessible, avec l’assurance d’être suffisamment unique pour y parvenir. Ce que dégage sa victime lui apporte tellement de ressentis à coucher sur le papier que Téo ne peut se permettre de quitter ses écrits pour lui apporter la moindre attention. La souffrance est là, la souffrance pointe dans son cœur tout en se mêlant à la culpabilité mais elle ne s’en excuse en rien. Cette force est trop importante pour son histoire, cette force est trop nécessaire et ne peut se dépenser inutilement. La passion n’est en rien un plaisir et l’amour une simple chimère pour masquer tout le mal qu’il est capable d’infliger en perpétuelle constance. Telle une mauvaise rancune vengeresse, Téo n’en n’était plus la victime mais le bourreau.
Ecrire sur l’amour, écrire sur la différence, écrire sur ce que nous ressentons, sur tous nos rêves et tous les désespoirs qui s’y rattachent. Ainsi ne faut-il pas en aucun cas en être le plus horrible des monstres sans pour autant demeurer la plus pure des âmes. Comprendre le fonctionnement, comprendre la réalité, c’est cerner l’ambivalence qui la gouverne et le choix qui nous incombe d’en être aimer ou détester. Mais en quoi demeure le besoin d’aimer et d’être aimé si les personnes concernées par ce point ne peuvent être présentes ou dans l’incapacité de répondre à votre appel et votre besoin ? A quoi bon demeurez clément envers l’amour lorsque ce dernier ne vous fait d’avantage saigner que vibrer ? La romance ne construit pas, la romance détruit. La romance détruit et saccage tout. Ce constat se mêle à la colère et au chagrin de cette amante actuellement trompé par le rêve et l’espérance. Téo ne se le reproche pas, elle ne lui a en aucun cas promis monts et merveilles. Elle n’a que partager une intimité désirée. Mais cette présence résonnera dans sa création, cette présence marquera la continuité de cet énième récit qui n’aura aucune conclusion heureuse.

Egarée dans sa frénésie, l’écrivaine ne prend aucunement conscience de la solitude qu’elle retrouve sous le départ haineux de sa partenaire. Pourquoi être si dure ? Pourquoi être si sévère devant une simple espérance ? Téo ne l’oublie pas et se le remémore en chaque instant. Téo en ressent la pointe vibrante au plus profond de son cœur. Si, Téo perçoit sa solitude retrouvée lorsque son corps sent l’instant propice où les larmes viennent bercer faiblement son regard. La main tremble légèrement, la plume devient hagarde. Six pages d’écritures marqueront le glas de cette pause nécessaire, de cette pause intimée par ses émotions. Tout ceci n’est-il que la représentation de son message ? Tout cela n’est-il que le véhicule de ce mal être, de ce malheur qu’elle vit et prolonge encore dans son être après tout ce temps ? Notre principale intéressée quitte son siège. Son corps retrouve l’armoire dans lequel se trouve sa bouteille de bourbon. Le bruit des glaçons s’entrechoquent pour laisser immédiatement place à l’écoulement de cet alcool précieusement placé dans son verre. La main sûre, la main ferme, elle en saisit le récipient et le porte à ses lèvres tout en observant les lumières de la ville par-delà la fenêtre de son séjour. La nuit est belle, la nuit est calme, la nuit est apaisante. Vivre de nuit n’est que se montrer d’avantage réceptif au silence complice de secrets et de murmures dont nous ne prêtons même plus l’oreille durant l’écoulement de nos journées. La nuit est confidente, la nuit est inspiration, la nuit est mélancolique.
Notre romancière quitte la chaleur de son intérieur pour se risquer sur son balcon. Une nouvelle cigarette brise sa solitude alors que son esprit s’égare dans les méandres de son passé. Ce nouveau projet d’écriture est une forme de combat contre elle-même. A-t-elle la force de le terminer ? A-t-elle la force d’aller jusqu’au bout et de passer au-delà de toutes ces entraves émotives la violentant de part en part depuis sa première page ? Reaver ne peut échouer, Reaver ne peut laisser son œuvre inachevée. Reaver entreprend toujours le voyage jusqu’au bout. Quand bien même que ce voyage soit alors fait de trahison, de déception, de renaissance et de mort. La trahison d’une amie, la trahison d’une sœur mais aussi la trahison de la personne à laquelle votre cœur s’est à jamais lié. La trahison d’un secret dévoilé et la déception d’avoir osé placer sa confiance avec trop d’ardeur et d’empressement. La renaissance de l’espoir, la renaissance dans les yeux d’une autre personne, la renaissance de la bonté que peut avoir ce monde à nos yeux. A cela s’accompagne la renaissance de la maladie et de la naturelle tragédie. La mort, la mort tragique, la mort d’un être cher, la mort d’un soutien et la mort d’un rêve qui n’aurait pas dû être finalement. La mort dans une main tendue et serrée alors que l’autre apportait le point final de l’euthanasie. La mort d’un cœur cessant alors de battre, cessant de vivre, cessant de croire.

N’est écorché que le cœur que l’on maltraite. Un amour et une différence. L’amour sucement nommé et la différence qui existe mais la différence qui dérange. La différence pour laquelle on se bat, la différence pour laquelle on veut se prétendre un esprit ouvert et généreux. La différence qui ne semble plus en être une aujourd’hui mais qui demeure amplement suffisante pour haïr et démolir malgré tout. Cette différence que véhicule Téo de par ses préférences, cette différence que l’on n’ose pas toujours afficher pour finalement en faire un fer de lance. Pourquoi espérer le changement et l’évolution d’un monde et d’une mentalité si nous n’acceptons pas nous-mêmes ce que nous sommes et ce pourquoi l’on vit ? En quoi bon vouloir demander en l’autre ce que nous sommes incapable de faire nous-mêmes ?
Ainsi a-t-elle délaissé cette période douloureuse, ainsi a-t-elle décidé de fuir le reniement de ses proches, ainsi a-t-elle décidé de ne plus en considérer les railleries et les moqueries mais bien de les combattre en les mettant à jour. Plus de mensonges, plus de faux semblants, juste la vérité sur ces prétendus esprits ouverts et généreux qui ne vous trahissent et vous assassinent que plus douloureusement dans le dos, en traitre. N’est écorché que le cœur que l’on maltraite, n’est écorché que l’être que l’on méprise et violente. N’est écorché que celui qui voit et vit la réalité sans se la voiler. N’est écorché que celui qui en ressent encore la marque brûlante et la cicatrice à la plaie encore ouverte, béante, fulminant de peine. N’est écorchée que l’auteure qui l’affronte avec cette froideur et ce recul déstabilisant et mystérieux. N’est écorchée que la romancière qui en délaisse son verre et en retrouve ses pages blanches pour poursuivre son récit. N’est écorchée que Téo Sinclar qui taira à jamais son passé et toutes ses épreuves tout en les partageant dans le sous-entendu de sa plume talentueuse…