► Il a un tatouage à l’intérieur du bras droit, une citation de James Dean, son idole : ‘live fast, die young’. Il se l’est fait à l’âge de 16 ans, avec une fausse autorisation parentale.
► Il n’a jamais été véritablement à l’école, et n’a par conséquent aucun diplôme. Paradoxalement, il s’intéresse beaucoup à l’actualité et essaye de lire un maximum de livres et de magazines quand il est pas trop occupé à faire n’importe quoi.
► C’est un menteur invétéré qui n’hésite pas à raconter des mensonges par dizaine pour mettre une fille dans son lit. Mais ce qu’il préfère c’est leur avouer la vérité après les avoir sauté, et avant de les dégager.
► Il porte la plupart du temps un blouson en cuir, premier vêtement qu’il s’est acheté avec l’argent de la vente de drogue. Il y tient beaucoup et ne pourra jamais s’en débarrasser.
► Il a déjà tabassé des gens sans aucune raison, et a plusieurs cicatrices sur tout le corps suite à de nombreuses bagarres.

« Va me chercher des serviettes ‘spèce de connard ! Tu vois pas que jsuis sur le point d’accoucher ! » Sous les insultes et la détresse de sa femme, Mister Macleod n’eut pas d’autres choix que d’obéir, même si intérieurement, il se demandait pourquoi le déchet alcoolique qu’elle était ne lui avait pas mentionné avoir perdu les eaux plus tôt. Sans doute était-elle trop occupée à picoler la dernière bouteille de whisky du mini bar, ou à comater dans son propre vomi, ne faisant plus la différence entre son gosse en train de se pointer et ses organes en pleine liquéfaction. C’est donc chez lui – ou dans un taudis, au choix – que Connor vit le jour. Son père voyait cette naissance comme une bénédiction, un moyen de faire comprendre à sa femme qu’il était maintenant grand de temps de mettre les mauvaises habitudes au placard et de repartir sur le bon pied. Malheureusement, entre son gosse ou sa bouteille, miss Macleod a fait son choix. Ni une ni deux monsieur a fait ses clics et ses clacs, la menaçant de prendre le bébé avec lui. Mais malgré le peut d’intérêt qu’elle lui portait, elle s’est sentie obligé de faire toute une scène pour le garder, hurlant à qui voulait l’entendre qu’elle était sa mère et qu’il allait rester ici avec elle. C’est ainsi que Connor perdit sans pouvoir y faire quoi que ce soit sa chance d’avoir une vie un peu plus … banale.

Dès l’âge de 12 ans, le jeune garçon préfère trainer dans la rue avec les chiens errants plutôt que de subir les délires en tout genre de sa mère. Encore aujourd’hui, il s’étonne d’être en vie, et il se demande comment elle a fait pour parvenir à le nourrir sans confondre le biberon et la bouteille d’alcool. Non, vraiment, ça relève du miracle. Livré à lui-même, Connor fréquente les gars peu recommandables de son quartier, sort jusqu’à pas d’heure le soir, revient avec des cocards à longueur de temps, et tout ça dans l’indifférence totale de sa mère. Il aurait pu se barrer sans qu’elle ne remarque son absence avant des semaines. Mais voilà, malgré tous ces problèmes, une mère on en a une seule, et il fallait bien que l’un d’entre eux subvienne à leurs besoins. Sans emploi depuis des années, Connor s’est vu revêtir le rôle du responsable de foyer. Jeune et désorienté, il a fait le choix le plus simple : le vol. A l’aide de ses camarades de délinquance, il dérobe dans les magasins nourriture, produits d’hygiène, et … alcool. La première fois qu’il a tenté de sevrer par lui-même sa mère, ça s’est révélé être une catastrophe sans nom. Elle lui a hurlé dessus, menaçait de lui en foutre une si il ne lui rapportait pas quelque chose à boire, et de le foutre à la porte si il recommençait ce coup là. Donc désormais, il ne commet plus l’erreur d’oublier son précieux breuvage, à son plus grand désespoir.

A l’adolescence, la situation prend un tournant décisif : ce qui était auparavant un moyen de survivre est désormais un plaisir. Connor passe du ptit nouveau au leader de groupe, et prend son rôle de meneur très à cœur. C’est lui qui organise les sales coups, jonglant entre vol de voitures (utiles que pour faire des courses avec ses potes, et qu’il abandonne ensuite), infraction de domicile (foutre le bordel dans les maisons de bourges pété de thunes) et vente de drogues (sans en consommer pour autant, pas envie de ressembler aux moisis de partout qui viennent lui en acheter). L’école ? Il connait pas. Enfin si, il y va de temps en temps pour retrouver ses potes et pour dénicher de nouveaux clients. Chez lui, il reprend doucement mais surement le contrôle de sa vie. Désormais, il laisse un peu d’argent à sa mère, sans se charger de lui faire les courses. Comme ça, si elle a envie de tout dépenser en alcool, et bah elle se retrouve comme une conne avec rien à bouffer. Et si auparavant il se chargeait de nettoyer son vomi, maintenant il lui laisse le soin de s’en charger elle-même. Il peut la remercier d’une chose : l’avoir endurci au point de ne se soucier de pratiquement personne. Tout ce qui compte, c’est ses quelques amis. Le reste, il n’en a strictement rien à foutre. Il traite les gens comme de la merde, tire les filles et les jette sans pitié une fois la capote retirée, et le respect, il connait pas.

A 20 ans, il reçoit un appel d’urgence des urgences, lui annonçant que sa mère est entrée dans le coma après une surconsommation d’alcool. Ses voisins inquiets de ne plus la voir ont appelé la police pour une vérification, et elle gisait là, par terre, inconsciente. Il rentre pas chez lui quelques jours, et voilà que cette conne trouve le moyen de se foutre minable ! Elle est restée deux mois dans le coma, et il a fallu aux médecins deux semaines entières pour drainer l’alcool qui trainait dans son système. Connor n’a jamais eu autant honte de sa vie. En tout, il est venu lui rendre visite trois fois. Quand elle est revenue à elle, c’est une toute autre femme qui a ouvert les yeux. Clean et consciente d’avoir frôlé la mort de près, madame a vu là un signe de Dieu, et s’est subitement prise d’une envie de se comporter comme une mère. Manque de bol, il était bien trop tard pour ça, et c’est sans aucune once de remord que Connor l’a envoyé chié, claquant la porte de chez lui. Les seuls fois où il la revoit, c’est quand elle se pointe au commissariat pour payer ses cautions. Et en bon ingrat qu’il est, il ne prend pas la peine de la remercier. Qu’elle continue à croire qu’il finira par lui pardonner, au moins comme ça, il va pouvoir être sorti d’affaires pour encore quelques temps.

Ca fait maintenant trois ans que cette situation dure, et qu’il s’en satisfait pleinement. Toujours leader de son ptit groupe de merdeux, il gagne sa vie en tant que dealer et fréquente plus les cellules de garde à vue que les bancs de la fac. Mais il aime sa vie comme elle est, heureux d’être libre de faire ce qu’il veut quand il veut, sans personne pour lui péter les couilles. Il a peur de rien ni de personne. Quoi que … de l’amour peut être ?