► Elle est résolue à ne plus aimer. Après que son ex l'ait trompée avec sa soeur, elle ne veut plus croire en l'amour. Pour l'instant, elle ne pense qu'à se venger, aveugle à toute affection de la part d'un autre.
► Elora a toujours eu de bons résultats à l'école alors qu'elle ne fichait rien ou séchait les cours la plupart du temps.
► Elle se maquille le contour des yeux en noir. C'est comme une marque pour elle, un signe de rébellion. Elle ne veut plus s'en séparer.
► Elle n'hésite pas à crier haut et fort ses convictions et ses pensées à l'égard d'une personne. Trop franche, cela lui a valut beaucoup de problèmes. Certains n'y sont pas allés de mains mortes envers elle. Mais elle continue et elle assume totalement son caractère trempé.
► Elle a perdu sa virginité lors de ses 17 ans. Pour elle, ce n'était aucunement symbolique. "C'est pas comme si on pouvait baiser qu'une fois dans sa vie".
► Il lui est déjà arrivé de rentrer dans la demeure des O'Connor soûl après un moment passé avec ses potes.

Je n'ai jamais eu pour habitude de me tourner vers le passé, de rester encrer à un souvenir et de ne plus vouloir le lâcher. J'étais une jeune fille qui voulait avancer et toujours tout remettre en question, comme par exemple mon avenir. En fait, je croyais en la vie immédiate, au présent. Je me focalisais sur chaque secondes que je passais sur Terre. Ne jamais regarder en arrière. J'étais heureuse à l'époque. Car vivre pleinement le présent ne vous donne aucune fausse espérance, ni aucun mauvais souvenirs. En gros, la tristesse ne vous atteint pas et ne vous enferme pas dans sa coquille glacée et obscure. Mais je ne sors pas ces arguments de ma propre tête. J'ai du les lire quelque part. Attendez... cela doit bien remonter à plusieurs années. Ah oui! Ça y est. Le nom du savant qui a instauré cette hypothèse du bonheur. Épicure. Un grand homme. Mon précepteur n'arrêtait pas de le critiquer. Moi, je voyais en lui le symbole que j'avais tant voulu découvrir. Ces propos me perçaient littéralement le coeur. Tout ce qu'il avait écris me résumait. "Carpe Diem". Je me suis trouvée dans ces textes alors que j'étais perdue dans ceux de la Bible. A l'époque, la catéchèse faisait partie de mon instruction. C'était carrément obligatoire, comme beaucoup d'autres matières. Je devais lire des psaumes, les interpréter. Tout allait bien jusqu'à ce que je comprenne que mon précepteur n'avait rien à faire de mes remarques. Il m'écoutait, mais à la fin son précieux livre était LA vérité, la seule. C'est à ce moment-là que j'ai commencé à renier mon éducation. A quoi ça servait d'apprendre si on n'avait pas notre mot à dire ? A rien. Les bouquins me désespéraient et je passais le plus clair de mon temps à rêvasser ou à philosopher sur un sujet qui me plaisait.

Il fut un temps où j'ai craqué. Je ne pouvais plus. Il fallait que je sorte de ce trou puant la luxure et le dédain. Je me suis carrément rebellée auprès de mes parents, ma mère surtout, vu que je suis sa préférée. Et j'ai réussis à avoir gain de cause. J'étais débordante de vitalité, de détermination et de bonheur. J'allais enfin rencontrer des jeunes comme moi. Même si Lolly n'était pas des plus enchantée, je me disais que ça la punirai de ce qu'elle avait osé dire d'un de nos précepteur. Je savais qu'elle avait agi par jalousie et depuis ce jour je me suis éloignée un peu d'elle. Je crois que la confiance qui nous avait liées s'était vaporisée ou ne tenait plus qu'à un fil. Lorsque j'ai quitté la demeure familiale pour l'école privée où nous étions inscrites, je m'attendais à rencontrer des gens simples, sans préjugés, ni comportement dédaigneux. Je m'étais trompée. Je me retrouvais dans une foule de snob en tout genre qui ne pensait qu'à leur cul. J'ai rapidement décroché. Je séchais les cours, mais je faisais acte de présence lors de test. Où passais-je mes journées ? Avec les types de l'école publique à proximité. Eux étaient plus cool. Des vrais êtres humains. Ils vivaient comme bon leur semblaient. Ils étaient naturels. Ce sont eux qui ont achevé le caractère de la jeune femme que je suis maintenant.

J'étais tranquille. Je séchais les cours, j'avais des résultats satisfaisants, j'aimais trainer avec mes potes, j'avais un petit-ami. Erwan. Un Irlandais de pure souche. Je l'aimais. Oui, j'aimais. Je ne m'étais jamais engagée dans une relation amoureuse. Mais entre lui et moi, ça avait été explosif. Nous étions indépendants l'un de l'autre tout en étant liés par un sentiment commun. Mais il a fallu que Lolly gâche tout. Il a fallu qu'elle s'en mêle, cette pimbêche! Il a fallu qu'elle me le vole... Notre relation ne s'était pas du tout améliorée avec les années. Elle avait régressée. J'étais en partie responsable de cette rupture. Je ne la supportais plus. Elle essayait de me mettre maman sur le dos. Elle s'était entichée d'amies les plus pourrie-gâtées que je n'avais jamais rencontré de mon vivant. Elle puait l'argent et le luxe à cent mètres. Elle me dégoûtait. J'ai essayé, croyez-moi. J'ai rapidement abandonné, car elle non plus ne semblait pas vouloir faire le moindre effort. Et puis, ça s'est envenimé. Je lui crachais à la figure ce que je pensais tout bas d'elle. Elle en faisait de même. Un jour, Lolly a commis l'impardonnable. Je l'ai vu avec Erwan. Ce mec que j'aimais depuis trois longues années. Nous avions été inséparables et pourtant... Ses lèvres prenaient possession des siennes. Leurs caresses me transcendaient le cœur en deux. J'ai gueulé et j'ai laissé les larmes couler sur mes joues. Des larmes de fureur et de dégoût. Des larmes de tristesse. J'ai pleuré. je me souviens même avoir dégueulé dans les toilettes des filles et prendre trois cachets de suite. J'étais détruite. Ce jour-là, je me suis jurée de me venger. Depuis cette scène, je regarde en arrière afin de m'en souvenir et de ne pas oublier mon but : détruire la vie de Lolly. Je n'ai pas abandonné. Je suis toujours aussi déterminée. Mon cœur est guérit. Mais mon honneur, le bonheur auquel je croyais sont toujours meurtris. Je suis partie de la maison des O'Connor. Je ne pouvais plus y rester une seconde de plus. Pas avec Lolly à mes côtés. Les Etats-Unis m'ont accueillie les bras ouverts. J'allais établir un plan pour descendre ma soeur de son trône de fer.

Une cigarette entre les lèvres, j'inspirai une bouchée. Dieu, que c'était bon. Je recrachais la fumée qui s'était immiscée dans chaque alvéole de mes poumons. Et je recommençai le geste. Je ne pouvais pas m'en passer. A la maison, personne n'en savait rien. Heureusement, car je n'imagine même pas la crise que ferait Maman si elle découvrait mon abus pour les joins. De toute façon, j'étais loin d'eux à présent. Je n'avais pas à me soucier de leur petites règles. Tout ce que j'endurai, c'était leur lettre avec leurs chèques à l'intérieur.
J'avançai d'un pas lent, mais rythmé. Je n'avais aucune idée de la direction dans laquelle je me dirigeais. Ce soir, c'était au freestyle et tant pis si je ratais la fête de mes potes. J'étais bien ici, à flâner au gré du vent. Ce dernier m'emmenait vers l’inconnu et c'est ce que je recherchais depuis toujours. De nouveaux horizons. Une aventure.
Il faisait noir. Mais le bruit du moteur était tout proche. Et pourtant, j'ai fais un pas de plus sur le bitume. Un pas qui aurait pu me coûter la vie. En voyant la carrosserie luire et m'aveugler, l'adrénaline se déversait à flot dans mes veines. A quoi bon faire courir ou me jeter par côté ? Si je devais mourir, je n'allais pas m'enfuir. Je souris du coin de la bouche. La voiture a freiné et a dérapé en crissant bruyamment ses pneu contre le gravier. Une portière s'est ouverte. C'est alors que je l'ai vu. Connor. Il m'a même engueulé. Hilarant. S'il savait combien je me foutais de ses cris et de son indignation. Je le dévisageais au lieu d'écouter ses déboires. Un bel homme, des yeux d'une intensité inhabituelle, un caractère de vaurien. Un dur à cuire. Je n'ai pu m'empêcher de lui asséner un regard séduisant avant de disparaitre dans les ténèbres de la nuit. Son visage est resté encré dans mon esprit. Je l'ai cherché de vue dans les rues de Saint-Louis. Je l'ai retrouvé. Et j'ai fais en sorte qu'il se souvienne de moi, qu'il vienne à moi et me parle de lui. Je désirais tout connaitre de sa vie. Il était si différent de moi. Pourtant, je voulais lui ressembler.

Inséparables, je l'ai suivi et lui m'a guidé à travers l'Amérique. Nous nous connaissons par coeur. Nous sommes liés l'un à l'autre par un fil invisible. J'ai besoin de lui, de sa présence corporelle et psychique. Il est l'équilibre que je recherchais après le coup de ma soeur. Nous avons même décidé de partir en séjour à Vancouver. L'air y est plus pure et l'endroit est, parait-il, envoutant. Pourtant, entre nous, il n'y a pas de passion. Je ne peux pas. L'Amour fait mal, l'Amour est une salope.